Biographie Michiel Hendryckx
En 1969, après ses études secondaires, il s’installe à Gand pour entreprendre une formation en photographie à l’Académie de Gand. Étudiant encore, il est engagé comme reporter photographe par le journal De Gentenaar. La notion d’« instant décisif » d’Henri Cartier-Bresson lui est particulièrement chère : tout montrer au spectateur, y compris la bordure négative. En 1978, il est engagé à temps plein par la Vlaamse Uitgeversmaatschappij [la société des éditeurs flamande](VUM) et devient enseignant en photographie à l’Académie de Gand, son alma mater.
Les années 80 marquent une période dynamique. Michiel devient une figure centrale du monde artistique et culturel gantois en ébullition. Il réalise des photos de théâtre pour la troupe du Nieuwpoorttheater et pour les artistes du Parisiana, un ensemble à cordes expérimental dirigé par Eric De Volder. En 1986 débute sa collaboration avec le graphiste Gert Dooreman. Elle débouche sur une relation fructueuse au cours de laquelle Michiel initie Gert à l’univers de la typographie. Aux côtés du barman et artiste Johan Dehollander, Michiel forme le duo artistique Hendryckx & Dehollander. Leurs œuvres photographiques conceptuelles sont exposées à la galerie Foncke ainsi qu’au Musée d’Art Contemporain de Gand (aujourd’hui le SMAK).
1990 est synonyme d’une année sabbatique. Michiel entreprend un voyage à pied jusqu’au mont Olympe, en Grèce. Son seul compagnon : l’âne Odin. Cette aventure se trouve reflétée dans un petit livre intitulé Twee Ezels [deux ânes], publié en 1991 (sans une seule photo !) et réédité pour la septième fois en 2018. À l’issue de son périple, Michiel quitte la rédaction du journal De Gentenaar pour rejoindre De Standaard. Il y travaille comme éditeur photo et photographe, assurant aussi brièvement la direction de leur magazine hebdomadaire.
Depuis 2012, l’hebdomadaire DS [De Standaard] l’engage à voyager et raconter chaque semaine l’histoire d’un lieu ou d’un objet, en mots et en images (https://www.altijdergens.be/). Ces chroniques ont été compilées dans les recueils Altijd ergens [toujours quelque part] et Nog altijd ergens [Encore toujours quelque part], tous deux publiés chez Hannibal Books.
La polyvalence de Michiel s’est manifestée aussi à la télévision et à la radio. En 2002, il parcourt l’Europe aux côtés du musicien Jean Blaute et de l’acteur Wim Opbrouck pour l’émission télévisée (VRT) De bende van Wim [la bande à Wim]. En 2005, il réalise pour la chaîne télévisée Canvas l’émission de voyage Het Bourgondisch complot [le complot bourguignon], au cours de laquelle il navigue de Gand jusqu’en Bourgogne par les voies d’eau intérieures.
Plusieurs publications traduisent son amour combiné des récits et de la photographie. Parmi celles-ci : Een mus in klei [un moineau en argile] (2001), Het mooiste licht is tegenlicht [la plus belle lumière est le contre-jour] (2007) et Dolen, onderweg in Europa [errances, sur les routes d’Europe] (2009). Pour la chaîne radio Klara, il voyage à travers la France sur les traces de Cyriel Buysse et supervise la réédition des récits de voyage de ce dernier sous le titre De Vroolijke Tocht [la virée joyeuse] (2011). En 2012 et 2014, il séjourne à deux reprises pendant six semaines dans la ville japonaise de Wakayama, expérience reflétée dans des chroniques quotidiennes pour De Standaard ainsi que dans l’e-book Een analfabeet in Japan [un analphabète au Japon].
Son intérêt pour l’histoire et la culture l’amène à créer une série radiophonique en deux volets portant sur les années de guerre à Gand du soldat allemand Heinrich Wandt (2014). Il réédite aussi le livre de ce dernier, Etappenleven te Gent [vie d’étape à Gand], sous le titre Het Frontparadijs [le paradis du front]. Pour le STAM, il réalise des photographies pour l’exposition Het verloren koninkrijk: Willem I en België [le royaume perdu : Guillaume Ier et la Belgique](2015).
En 2017, Michiel publie l’album photographique Het verlangen naar Frankrijk [le désir de France]. De mars à mai de cette même année, une exposition portant le même nom se tient dans le réfectoire de l’abbaye Saint-Bavon à Gand. En 2018, il collabore avec les Archives de Gand à la publication d’un ouvrage consacré au Kriegsalbum de Gand.
Photographe dans l'âme, Michiel veille toujours à la symbiose avec l'histoire qui se cache derrière les images. Cela fait la particularité de son œuvre. Son insatiable curiosité et son besoin de raconter transparaissent dans ses chroniques, reportages, publications et même dans le spectacle théâtral Kijk en Luister [regarde et écoute].
L'abbaye Saint-Pierre, en tant que lieu d’exposition, cultive depuis longtemps une prédilection pour les récits. Elle offre un cadre idéal pour mettre en valeur l’œuvre de Michiel.
Visitez le site de Michiel Hendryckx